Translate

vendredi 6 avril 2012

Mohamed Merah. Mort d'un indic



Avertissement : si vous lisez régulièrement ce blog, alors vous savez que, depuis l'agression coloniale du syndicat ONU-OTAN en Afrique, je ne lis quasiment plus la presse. Par ailleurs, moi qui ne ratais jamais les infos sur CNN, Al Jazeera et autres BBC World News sur le câble, mon boîtier ADSL est resté éteint depuis août 2011, soit le jour de la mise en scène (que j'ai quand même eu le temps d'enregistrer, pour mes archives.) de la fausse prise de Tripoli par les harkis de Benghazi, ce soir d'août 2011 sur Al Jazeera. Depuis, je m'en tiens, pour mon information, à un "nuage" de sources, dont j'extrais ce qui m'intéresse. Et parmi ces sources, il y a surtout  l'Internet (par exemple les excellents voltairenet ou mathaba.net, libya360, parmi plein d'autres, qui vous changent des boniments des France Intox, France Info-Intox, Radio France Intox, BFM, I(ntox)-Télé, LCI (I. comme intox), TF1, France Télévision..., pour n'évoquer qu'une partie de l'audiovisuel.).

Sauf qu'avec l'affaire "Merah", on a frôlé la surdose. Du coup, je me suis offert un petit "surf" sur Google, à partir de trois mots-clés (mohamed, merah, tueur), et là, des tombereaux d'adresses (plus de 3.200.000 de références ; plus de 75 millions de références à partir du seul patronyme (mohamed, merah), bien moins que pour Barack Obama, certes, mais bien plus  que pour Vladimir Poutine !)... 

Ce qui frappe, tout de suite,  c'est la facilité avec laquelle les personnes apparemment les plus sensées violent le principe de la présomption d'innocence, le participe passé "présumé" n'apparaissant que fort rarement derrière le vocable "tueur" ! C'est dire si j'ai très vite renoncé à consulter cette prose infecte. In fine, un seul "papier" a vraiment attiré toute mon attention, à savoir une interview publiée par lemonde.fr. C'est ce qui a justifié ce qui va suivre.



Présomption de culpabilité
 
Vous aurez remarqué que je n'ai pas titré ce papier "Mort d'un indic ?", mais bien "Mort d'un indic", et j'ai mes raisons, dès lors que la mode est la présomption de..., voyez plus haut   !

Je ne sais pas si ce garçon était un tueur, puisque mort, aucun tribunal ne le condamnera jamais ! Un petit détail à rappeler à tous les connards, je veux dire CONNARDS et autres CONNES du monde de la politique et de la presse, qui déblatèrent ou ont déblatéré à longueur de journée sur "Mohamed Merah, le tueur de Toulouse et Montauban". 

Tout le monde aura remarqué qu'aucun magistrat n'a jamais affirmé et n'affirmera jamais que Mohamed Merah ait tué quiconque ! Et ça, c'est le résultat de l'assaut décidé au niveau politique par ceux-là même qui nous ont bassiné - lire mon précédent texte sur la question - à longueur de journée sur le fait qu'il fallait le prendre vivant...

C'est ce qui s'appelle prendre les gens pour des cons. Mais je vous avais prévenus !

Dès lors que la culpabilité de Mohamed Merah dans les tueries de Montauban et Toulouse NE SERA JAMAIS RAPPORTÉE DEVANT UN TRIBUNAL, reconnaissons, tout simplement, que feu Mohamed Merah reste présumé innocent de ces meurtres et ce, À PERPÉTUITÉ !

Moi, ce qui m'intéresse, là maintenant, c'est tout autre chose : un aveu, à savoir que Mohamed Merah était un indic de la Direction Centrale du Renseignement Intérieur (D.C.R.I.).

Et comment suis-je parvenu à cette conclusion ?, allez-vous me demander...

Conclusion ? Vous voulez dire SCOOP !

Parce que, pour un scoop, c'est un scoop ! Je sais : un ancien patron de la DST a émis des soupçons ; une partie de la presse (ex. Le Canard Enchaîné) y est allée de ses hypothèses, etc. Moi, je n'émets ni soupçons ni hypothèses : j'affirme... C'est toute la différence avec les spéculations des uns et des autres !

Le scoop ? Ben, je l'ai lu dans le journal. Je veux parler du quotidien Le Monde, dans sa version numérique. Et le scoop nous a été livré par le patron même de cette fameuse D.C.R.I.

Non mais, ça par exemple !

Ça, je ne vous le fais pas dire ! Mais venons-en au fait. Ci-dessous, on a une capture d'écran du site lemonde.fr, avec une interview de ce monsieur Squarcini sur l'affaire Merah. Les mises en exergue sont de mon fait.



Pour que les choses soient bien claires, j'ai isolé le passage qui m'intéresse, la transcription en question n'ayant pas été démentie par l'intéressé, à savoir le patron de la D.C.R.I.



Et là, je vous avoue que le fait que personne au journal Le Monde, ni l'intervieweur, ni aucun membre de la rédaction, ni même le Directeur de la publication, ni aucun représentant de la presse française..., bref que PERSONNE n'ait sauté au plafond en entendant ou en lisant cette déclaration, m'a laissé pantois.

Parce que moi, j'ai sauté au plafond en lisant cela.

On résume ?

Mohamed M. est un petit délinquant, multi-récidiviste condamné - alors qu'il est encore mineur - une flopée de fois par les tribunaux correctionnels pour tout un tas de malversations ; un petit délinquant - je n'évoque ici que les faits jugés définitivement, donc incontestables - qui, de surcroît (et pour cela il était encore présumé innocent) faisait l'objet d'au moins une plainte émanant d'une mère de famille dont il aurait molesté l'enfant, avant de la molester elle-même, plainte apparemment restée sans suite.

Ce garçon, donc, qui n'a aucune raison de rouler des mécaniques étant donné son statut de sujet particulièrement surveillé (voir ses divers voyages suspects à l'étranger) ainsi que les plaintes qui lui pendent sous le nez, se barricade dans son appartement avec un véritable petit arsenal. Et alors qu'il est censé se rendre aux policiers du RAID, il mande un fonctionnaire de la DCRI, pas un lieutenant de police de quartier, même pas le commandant du commissariat le plus proche, non, une huile des services du renseignement intérieur. Et cette injonction à comparaître devant lui - en plein siège - a quelle finalité ? De lui faire cette déclaration :

De toute façon, je devais t'appeler pour te dire que j'avais des tuyaux à te donner, mais en fait, j'allais te fumer.

Et en entendant ou en lisant cela, personne ne saute au plafond !

Dieu qu'ils sont nuls, au Monde et dans l'ensemble de la presse française !

Parce que moi, je vous dis que cette déclaration ne peut avoir été faite que par un INDIC qui s'adresse à son correspondant ou à son officier traitant, comme on dit dans ce genre de services.

En linguistique, on parle de "registre de langue" ; ça s'apprend même au collège. Ça permet, par exemple, d'identifier le degré de proximité existant entre deux personnages de roman ou au théâtre, ou encore la classe sociale à laquelle appartiennent certains protagonistes d'une scène dans la réalité ou dans une fiction.

Les niveaux de langage sont, sur un axe ascendant, du type grossier, vulgaire, familier, relevé, emphatique. Et au collège, on soumet, par exemple, aux élèves ce genre de choses ; il s'agit d'identifier le niveau social ou la proximité existant entre les protagonistes :

- T'as pas cent balles ?
- Peux-tu m'avancer cent francs ?
- Pourrais-tu me prêter cent francs ?
- Auriez-vous l'obligeance de me prêter cent francs ?

Vous voyez très vite que la formulation d'une même requête permet d'identifier instantanément le statut social des protagonistes et la familiarité qui peut exister entre eux. C'est ainsi que, dans un bon nombre d'oeuvres littéraires classiques, on découvre que certains époux se vouvoient, parce que c'était l'usage, à l'époque, dans certains milieux aristocratiques ou grands bourgeois - c'est paraît-il le cas de Jacques et de Bernadette Chirac. Pour ma part, je me souviens de vendanges en Bourgogne, chez un descendant de la vieille noblesse française, dont la famille fut expropriée sous la Révolution française. Il se trouve simplement que, dans cette famille, les enfants vouvoyaient leurs parents.

Vous commencez à comprendre où je veux en venir ?

Mohamed Merah use du tutoiement pour s'adresser à ce fonctionnaire d'une importante officine de renseignement,  qui est, donc, tout sauf un policier réglant la circulation ! Or Mohamed Merah a un passé de délinquant ; qui plus est, il est fort jeune (23 ans). C'est donc tout sauf un patriarche de la mafia ou un caïd de la pègre lyonnaise ou marseillaise qui s'adresserait à un vieux "copain" flic qui s'appellerait Pellegrini ou Broussard ! On n'est pas chez Jean Gabin (Le Dabe !) ou Lino Ventura !

Si, donc, les rapports entre ce petit délinquant et le fonctionnaire du renseignement sont ce qu'ils doivent être, Merah n'a absolument aucune raison de tutoyer son interlocuteur.

Mieux : il lui annonce qu'il s'apprêtait à lui communiquer des... TUYAUX.

Vous savez ce que c'est qu'un tuyau en langage populaire ? On parle de "tuyaux" sur les champs de course ou dans les bars du PMU. Les turfistes se communiquent parfois des tuyaux, qui sont bien plus que de simples renseignements. Le tuyau, c'est l'info confidentielle ou de dernière minute qu'on réserve à un(e) ami(e), un(e) proche, un(e) confident(e), un(e) client(e) particulièrement choyé(e), ou à un FLIC, mais à la condition d'être son INDIC !!!!!

Je passe sur le verbe "fumer", qui ne fait que renforcer l'ancrage du discours dans un registre bien plus que familier : vulgaire voire grossier !

Et maintenant, je mets quiconque au défi de me dénicher un(e) linguiste de haut vol, je veux dire titulaire d'un doctorat ès lettres, spécialisé(e) dans les registres de langue, et qui ose affirmer que je raconte n'importe quoi.

Trouvez-moi ce ou cette linguiste, et l'on parlera de l'indic Merah.

Parce que les paroles rapportées plus haut n'ont pu être prononcées que par un indic (1). Seulement voilà : ils l'ont fumé ! Par "ils", je n'évoque pas le RAID, qui a fait son travail en appliquant les ordres.

Par "ils", j'entends ces politiques, qui nous ont bassinés durant une trentaine d'heures que Merah devait être pris vivant, alors même que, pour ma part, j'étais plus que dubitatif.

Et, bien entendu, la question essentielle serait : quel mobile ? Pourquoi diable ne pas avoir attendu un peu plus, dès lors que l'homme ne détenait aucun otage, et qu'il aurait bien fini par s'endormir, par manquer de nourriture... ?

Il y a forcément une raison. Et, là encore, je suis plus que stupéfait devant le silence radio de cette grande presse que les plus lointaines galaxies nous envient : Le Monde, Le Figaro, Le Point, L'Express, Libération, France Inter, France Info, TF1, France Télévision, I-Télé, BFM TV, et j'en passe. Presse écrite et audiovisuelle, quotidiens et hebdomadaires, sites d'information sur Internet..., presse inepte et bien peu curieuse, qui plante pourtant micros et  caméras H24 et 7J/7 devant une ruelle de Toulouse en répétant les mêmes choses des heures durant, mais sans jamais poser les bonnes questions.

Presse indigente, qui décroche un scoop et ne réagit pas. Non mais, vous vous rendez compte ?

Quant au grand patron du renseignement intérieur, monsieur Bernard S., je lui rappellerais simplement que la communication, la COM, c'est un métier ! Tant que monsieur Guéant ou son alter ego Guaino étaient des éminences grises, ça allait à peu près. Et puis, ils se sont mis à vouloir causer dans le poste, en donnant des interviewes ici ou là. Et là, ça a dérapé : hiérarchie des civilisations par-ci, viande halal par-là..., le tout dans un fatras verbeux et mal maîtrisé.

Et voilà que le patron de la DCRI tombe à son tour dans le panneau de la diarrhée verbale. Il aurait pu se taire, laisser communiquer ceux dont c'est le métier. Mais non, un micro dans le champ de vision, et voilà l'autre qui se vautre... Et qui livre au grand public un énorme scoop. Mais, par chance, sur le moment, il a affaire à des nouilles, incapables de "lire entre les lignes" l'énormité de ce qui vient de leur être révélé.

Pauvre Monsieur Squarcini ! Pauvre presse française. Et pauvres citoyens français, que d'aucuns s'ingénient à traiter comme des veaux et des nouilles !

Et surtout, pauvre Mohamed M., présumé innocent, et "fumé" par les ninjas du RAID ! 

Bien évidemment je n'oublie aucune des victimes des attentats de Toulouse et Montauban, mais là, je vais être très clair à l'endroit des familles (2) : ce n'est pas la faute de Mohamed Merah s'il est définivement présumé innocent des meurtres de vos enfants et proches. Pour éviter qu'on ne se retrouve dans cette impasse absolue, il suffisait de le prendre vivant et de savoir exactement ce qu'il avait fait ! (3)

La conclusion (provisoire) de tout ça ?  

Le père Merah a parfaitement raison d'intenter une action judiciaire contre les assassins de son fils.    



(1) Les paroles en question n'ont pu être prononcées que par un indic, à moins que M. Squarcini n'ait raconté n'importe quoi, auquel cas, il va s'empresser de démentir les propos que Le Monde lui a prêtés. Un peu tard, mais bon : c'est ça ou c'est moi qui ai raison !

(2) Étrange, tout de même, que les corps de cet enseignant et de deux de ses enfants aient été "rapatriés" en Israël, et ce, avant toute autopsie. On nous dit que le tueur a rattrapé un des enfants et l'a tenu par les cheveux avant de l'abattre à bout touchant. Or, si le tueur avait les mains nues (pour manipuler un pistolet, c'est plus pratique !), alors il a dû déposer de son ADN sur les cheveux de l'enfant ! Mais qu'est donc devenue la France pour que les victimes d'une tuerie échappent à l'étape indispensable - pour la Justice - de l'autopsie et de l'expertise scientifique ?

(3) Question : qui se souvient encore de cette passante qui aurait été bousculée après une des tueries et qui dit avoir vu un tatouage sur le visage du "tueur" ?

(4) On (qui vous savez !) a demandé à un ministre de l'Intérieur de se muer en enquêteur en chef après la tuerie intervenue dans une école de Toulouse. Et le ministre de l'Intérieur va établir son camp à Toulouse. Mais comment pouvait-on savoir - par avance ! - que le "tueur" était basé à Toulouse et pas à Montauban, voire ailleurs ?

(5) Le tueur présumé aurait déclaré avoir regretté de ne pas avoir tué plus de monde. Étrange, quand on sait qu'il possédait des fusils mitrailleurs, bien plus efficaces qu'un simple pistolet ! Un arsenal très disparate au demeurant, ce qui ne colle pas avec le profil d'un djihadiste, de l'avis d'experts interrogés sur M6.

(6) Tiens, au fait : vous souvenez-vous des tueries de Bombay de novembre 2008 ? Les "terroristes" ont été amplement filmés par la vidéo-surveillance. Lourdement équipés de fusils-mitrailleurs, la Kalashnikov étant l'arme préférée de ce genre d'activistes. Et à cela, il y a une raison principale : il suffit de tenir l'arme bien stable et d'"arroser", tandis qu'au pistolet, mieux vaut être un très bon tireur, même de près. Étrange djihadiste que ce Mohamed Merah, qui préfère un seul pistolet (qui aurait pu s'enrayer) à des armes bien plus percutantes !

(7) Justement : s'il avait vécu, Merah aurait certainement expliqué aux magistrats instructeurs un certain nombre de choses. Je passe sur le premier meurtre du soldat qui vendait sa moto et qui est venu seul au rendez-vous (Toulouse). Ensuite, il y a les meurtres de deux soldats plus un, laissé pour mort, ce qui nous fait trois cibles dans un laps de temps très court (Montauban). Les soldats auraient été occupés à retirer de l'argent à un distributeur automatique. Que Merah, qui n'a jamais fait l'armée, abatte le premier soldat, qui devait lui tourner le dos, je veux bien. Reste qu'il y a les deux autres, qui ont dû réagir à la première détonation. Or ce sont des soldats jeunes et sportifs, et tout ça se passe à bout portant, nous a-t-on dit. Le premier soldat tourne le dos au tueur. Mais les deux autres doivent se retourner et foncer vers le tireur, qui se retrouve face à DEUX CIBLES MOUVANTES !!! Autant dire que le tueur est non seulement un expert du tir au pistolet, mais de surcroît quelqu'un disposant d'un sang froid et de réflexes exceptionnels, le tout à seulement 23 ans et en s'étant simplement entraîné au Pakistan où, me semble-t-il, on doit abondamment user de la Kalash, l'arme que Merah était censé maîtriser le mieux !!!!





Liens :  01  -  02 -  03  -  04